Nous pourrions penser, en tant que chrétiens, que la crise climatique est l’affaire de Dieu, car c’est lui qui s’en occupe et donc nous n’avons pas à nous préoccuper de ce problème. Dieu est tout-puissant, il maîtrise tout, et donc nous ne devons pas nous mêler de quelque chose que nous ne pouvons de toute façon pas maîtriser. De plus, la foi concerne avant tout sa vie personnelle, sa famille, son église de quartier et son travail et pas les grands problèmes mondiaux, car Dieu les gère selon son plan.
Tout d’abord, si nous nous référons à l’histoire de Noé, dans Genèse 6 à 9, nous constatons qu’un changement climatique important et destructeur a lieu. Le jugement de Dieu est mis en œuvre avec la destruction quasi complète du monde et sa miséricorde est également accordée à Noé et aux animaux de son arche, sauvés du déluge et de la destruction. On constate que le plan était complètement divin, mais que c’est un homme, Noé, qui l’a mis en œuvre. Dieu aurait pu faire un bateau lui-même, mais il a délégué cette tâche à Noé. Comme dans beaucoup d’autres passages bibliques, Dieu choisit des agents et c’est une intervention humaine qui accomplit les plans de Dieu. De plus, Dieu a souvent une compréhension plus grande du plan et de sa finalité que l’agent humain lui-même. Dans le cas de Noé, le plan de Dieu était plus profond que le sauvetage de Noé et de quelques animaux d’un désastre, car il s’agissait de créer une alliance éternelle entre lui et la Création. Dans le chapitre 9 de la Genèse, nous constatons que l’alliance de Dieu ne concerne pas seulement les hommes, dans le texte : « vous et vos descendants », ce qui nous inclut aussi nous-mêmes, mais également toute la Création, à savoir « toute créature vivant sur la terre » et « la terre elle-même » (Genèse 9, verset 13).
Ces versets bibliques nous appellent à être des agents de Dieu et à nous responsabiliser au lieu de tout lui remettre pour se réfugier dans une forme de passivité et de déresponsabilisation. Dans beaucoup d’épisodes de la Bible, comme dans le Psaume 8, Dieu se sert des hommes pour agir et, à l’instar de tous ces héros bibliques, nous sommes appelés à l’écouter aujourd’hui et à agir de manière responsable en regard des grands problèmes mondiaux, comme le réchauffement climatique.
Le fait d‘admettre un impact de l’homme sur le climat nous rappelle aussi que Dieu a créé des lois qui régissent le monde physique. Une grande partie du savoir humain est consacré à la découverte et à l’étude de ces lois, au travers des sciences dites exactes. La connaissance scientifique n’est pas une négation de Dieu, mais un chemin de découverte de sa grandeur et de son génie. Si la Bible affirme que Dieu est au-dessus de tout, il a soumis sa création aux règles physiques qu’il a lui-même choisies, et qu’elle ne peut pas bafouer. Vivre dans la vérité, c’est aussi vivre dans la connaissance et le respect de ces lois physiques. Dans la Bible, Satan tente Jésus en lui demandant de défier les règles physiques en se jetant en bas du Temple (Luc 4:11). Derrière cette demande se cache son désir de voir le Christ commander Dieu même. La réponse de Jésus est claire : « Tu ne mettras pas Dieu à l’épreuve ». Nous ne devons pas non plus mettre Dieu à l’épreuve en ignorant les principes physiques du climat et en exigeant de Dieu qu’il répare les dé-réglages massifs que nous faisons subir au système atmosphérique.
Source : Marc Roethlisberger et Steve Tanner, FAQ, Déclaration Urgence Climat Suisse.