Un certain nombre de personnes, jeunes et plus âgés, estiment qu’il ne sert à rien de faire quoi que ce soit, cela ne servirait à rien et qu’il vaut mieux attendre que l’État nous donne des directives valables pour tous. Ce point de vue peut être justifié en ce sens qu’une action collective étatique et même internationale est certainement nécessaire pour résoudre les défis du climat, comme cela a été mentionné dans une question précédente. Toutefois, ce point de vue implique une attitude passive du citoyen et un abandon de sa responsabilité personnelle envers la Création. Nous réitérons l’idée déjà citée auparavant qu’autant l’action collective qu’individuelle est nécessaire et qu’il existe un certain lien entre les deux, une forme de « cercle vertueux » : plus une personne effectue des actions personnelles envers la Création, plus elle a tendance à participer également à des actions collectives pour la sauvegarde de celle-ci et vice-versa.
L’attitude symbolisée par la phrase « J’attends que l’État me donne des ordres » implique deux biais importants à notre sens. Tout d’abord, l’idée que l’État a un savoir objectif sur le climat, qu’il connaît les enjeux, qu’il a la possibilité et la volonté d’agir efficacement et qu’il agit toujours en faveur du bien-être public n’est malheureusement pas toujours vraie, car l’action étatique est principalement déterminée par un agenda politique provenant d’un consensus entre différents partis ou d’une majorité élue. De plus, nous constatons aussi qu’il est influencé par un certain nombre de lobbies qui défendent leurs intérêts économiques avant tout. Deuxièmement, « l’État » ou l’ « autorités politique » n’est pas une entité fixe, stable et totalement indépendante des individus, mais c’est plutôt une entité changeante selon les majorités politiques déterminées par le vote des citoyens. En ce sens, chaque citoyen est également un acteur en votant pour des élus qui prennent en compte ou non la sauvegarde de la Création, peu importe l’orientation politique de ceux-ci.