Ne soyons pas trop prompts à juger d’autres chrétiens qui nous semblent ne pas prendre l’urgence écologique au sérieux. Nous ne subissons pas tous les mêmes influences, nous ne faisons pas tous confiance aux mêmes sources d’informations et nous n’avons pas tous le même parcours de vie. Vous êtes peut-être plus mature que d’autres dans votre Église au niveau de votre engagement écologique et de votre compréhension des enjeux, mais ces mêmes chrétiens ont peut-être une longueur d’avance sur vous dans d’autres domaines.
Si vous pratiquez régulièrement l’hospitalité (Hé 13.2), les autres membres de votre Église voient sans doute votre engagement en faveur de l’écologie. Ils observent vos habitudes et vos choix ; ils observent aussi votre attitude. Si vous êtes toujours en train de vous plaindre et s’ils ont l’impression que vous vous considérez supérieur à eux, ils risquent de se braquer. Mais si votre engagement est accompagné d’attitude de générosité, de service et de compassion, il est plus probable que certains soient interpellés et prêts à écouter vos propositions pour prendre le sauvegarde de la création au sérieux.
Le Réseau Ambassadeurs A Rocha fournit des ressources précieuses pour aborder le sujet de l’écologie en Église. Peut-être pourriez-vous organiser un petit groupe d’étude biblique et de discussion basée sur le livret «L’écologie, parlons-en», ou faire appel aux ressources et outils proposés par Église Verte. Parfois il vaudrait mieux commencer avec une action pratique : une braderie pour donner une deuxième vie aux vêtements ou une action de nettoyage dans le quartier de l’Église. Souvent, les chrétiens ont besoin de voir concrètement que l’écologie n’est pas juste une préoccupation des riches, mais que prendre soin de la planète et servir son prochain vont main dans la main. N’hésitez-pas à prendre du temps dans la prière pour discerner quelle est la meilleure porte d’entrée dans votre situation spécifique !
Auteur/autrice : Rachel Calvert
La sécheresse de l’été 2023 dans la région Méditerranée est-elle une punition de Dieu ? (Claire)
Bonjour Claire,
Dans le contexte de l’alliance que Dieu avait établie avec eux, le peuple d’Israël était appelé à vivre sous l’autorité de Dieu, dans la terre que Dieu leur avait confiée et à jouir de sa générosité abondante. Les liens entre leur obéissance et la productivité de la terre étaient explicites. Les bonnes pluies desquelles leur agriculture dépendait étaient clairement une conséquence de l’obéissance, tandis que la sécheresse était une conséquence de la désobéissance (Voir Deutéronome 28.12 ; 23-24). Quand Dieu retenait la pluie (Voir 1 Rois 17, par exemple), ce n’était jamais une fin en soi. C’était un appel à la repentance ; l’objectif était la restauration de la relation entre Dieu et son peuple.
Aujourd’hui, nous vivons sous la nouvelle alliance, où tous ceux qui mettent leur confiance en Jésus sont accueillis dans le peuple de Dieu. Nous aussi sommes invités à vivre sous l’autorité de Dieu et de jouir de ses bénédictions, mais ces bénédictions ne sont plus liées à un territoire géographique délimité. Ainsi, quand une famine est mentionnée dans Actes 11.27-30, il n’y a pas de suggestion que les gens qui souffraient de la famine avaient été plus désobéissants que les autres. Et quand telle où telle région aujourd’hui souffre de la sécheresse, nous ne pouvons pas conclure que ses habitants subissent une punition divine.
Les sécheresses et les inondations font partie des conséquences de la rupture introduite par notre rébellion contre Dieu, et cela depuis la chute. Aujourd’hui, bien qu’il soit scientifiquement établi que notre consommation d’énergies fossiles est en train de dérégler le climat et exacerber le problème des sécheresses, la convoitise humaine et les choix court-termistes font que nous avons beaucoup de difficulté à mettre en place les changements nécessaires. Ceux qui souffrent le plus des sécheresses ne sont généralement pas ceux qui portent le plus de responsabilité pour les émissions de gaz à effet de serre. Néanmoins, les sécheresses nous poussent à questionner nos comportements, à chercher Dieu de tout notre cœur, et à soupirer après le renouvellement de toutes choses en Christ (Romains 8.18-25).
Pourquoi prier pour la COP28 ? [Nadège]
Parce que nous sommes dans la détresse
L’heure est grave. Le dérèglement climatique causé par les activités humaines provoque déjà des souffrances considérables. D’un point de vue purement humain, il y a peu d’espoir pour l’avenir de notre climat. Pour de multiples raisons, il est extrêmement difficile pour ceux qui nous gouvernent de se mettre d’accord et de prendre les actions nécessaires pour réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.
Quand nous sommes dans une situation qui nous dépasse, il est normal et naturel d’appeler à l’aide. « Dans ma détresse, j’ai fait appel à l’Éternel, j’ai crié à mon Dieu; de son palais, il a entendu ma voix, mon cri est parvenu à ses oreilles » (Psaume 18.7)
Parce que Dieu est souverain
Quand on appelle à l’aide, il vaut mieux s’adresser à quelqu’un qui est en capacité d’agir. La Bible affirme que Christ soutient l’univers par sa parole puissante (Hébreux 1.3). La vie et le souffle nous viennent de lui ; cette terre lui appartient. Dieu peut changer le cœurs, son Esprit peut altérer le cours des discussions et les décisions prises. Le livre des Proverbes nous rappelle que « Le cœur du roi est un simple courant d’eau dans la main de l’Éternel : il l’oriente comme il le désire » (Proverbes 21.1)
Parce que Dieu agit à travers les prières de son peuple
Dieu n’a pas besoin de nos prières pour agir. Mais dans la Bible et dans l’histoire de l’Église, nous voyons que, très souvent, Dieu choisit d’agir à travers les prières de son peuple. Pensez à la libération de Pierre (Actes 12.5), ou, (dans l’histoire récente), à la chute du Mur de Berlin. Les facteurs politiques et sociaux qui ont amené aux évènements de 1989 sont évidemment complexes, mais je reste personnellement convaincue que Dieu avait suscité les prières de son peuple et qu’il avait agi en réponse à ces prières.
Dieu nous invite à faire partie de l’histoire qu’il est en train d’écrire ; par nos actions, certainement ; mais d’abord à travers nos prières.
Pourquoi passer à côté de ce privilège ?