Noé a-t-il sauvé les poissons ou sont-ils restés dans l’eau ? [Jo]

Quelques éléments de réponse personnelle :

1- Que ce soient les poissons, tout autant que les volatiles, les animaux terrestres et les humains présents dans l’arche, ce n’est pas Noé qui les a sauvés mais Dieu. C’est lui qui a donné l’ordre à Noé de construire le refuge flottant où toutes ces espèces pouvaient loger, et c’est lui qui a laissé les eaux détruire tous les autres. Noé a obéit, mais il n’est pas l’auteur du salut.

2- Je ne suis pas de ceux pour qui la validité historique du récit du déluge est déterminante pour en estimer la valeur. On peut trouver cette histoire ridicule, mais il semble bien qu’un événement catastrophique de grande ampleur se soit déroulé, qui a impacté des récits de même facture dans de très nombreuses civilisations. Même si ce récit est à entendre de façon métaphorique, j’y reçois des vérités très interpellantes pour aujourd’hui. Ainsi : Le déluge est provoqué par le mal que commettaient les hommes (Genèse 6. 5) et la violence qui remplissait la terre (6. 11). Que le comportement humain ait des répercussions négatives sur toutes la création, cela ne vous paraît-il pas d’actualité (pollution, réchauffement climatique, etc.) ? Avoir foi en Dieu, croire ce qu’il dit nous fait souvent apparaître pour des idiots auprès de nos contemporains qui ne croient pas, tout autant que si nous nous mettions à construire un bateau gigantesque au beau milieu d’un continent…

3- Le mot aquarium n’existe pas en hébreu biblique. Les premiers aquariums datent du XIXe siècle. Merci d’avoir posé cette question qui m’a permis d’en apprendre davantage sur les aquariums !

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L’Apocalypse parle-t-elle de l’époque que nous sommes en train de traverser ? [Jonas]

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L’Apocalypse est le dernier livre de la Bible.
Mais dans toute la Bible il y a des récits de type apocalyptique. Dans les livres de Daniel ou l’évangile de Matthieu par exemple. Parce que « apocalypse » ne veut pas dire catastrophe finale, comme on le croit souvent en français, mais ça vient d’un verbe grec qui veut dire « lever le voile » : l’apocalypse c’est donc le dé-voilement, la ré-vélation.

Le livre de l’Apocalypse est un livre de type prophétique, c’est-à-dire qu’il se présente comme une vision anticipée d’une situation qui va avoir lieu.
Mais plus encore, les récits de type prophétique ou apocalyptique parlent toujours à plusieurs niveaux :
1. Ce sont des récits imagés, souvent, pour parler de la situation présente du peuple de Dieu quand il traverse des difficultés.
2. Ce sont des récits qui peuvent aussi être lus comme pertinents à d’autres époques qu’au moment où ils sont écrits.
3. Ce sont des récits qui ont, quoi qu’il arrive, un intérêt pour comprendre notre « aujourd’hui ».

Quand Ésaïe présente son récit prophétique/apocalyptique de la fin des temps où le loup pourra enfin habiter avec l’agneau, sans danger (Ésaïe 11,6 et 65,25) il parle dans les trois niveaux présentés à l’instant :
1. A l’époque de rédaction, c’est une réflexion sur la cohabitation en exil des israélites et des babyloniens.
2. A l’époque de Jésus, ça a pu être entendu comme une annonce de la fin des temps et de Jésus seul réconciliateur possible entre les ennemis (loup/agneau).
3. De nos jours nous pouvons entendre ça comme une description de ce que nous vivons en Église (d’anciens « loups » devenus végans 😉 et d’anciens « agneaux » ayant vaincu la peur).

Le livre de l’Apocalypse parle ainsi :
1. De l’empire Romain avec sa Bête qu’est César, qui veut marquer tout le monde.
2. Des angoisses de la chrétienté avec la peur de la fin du monde comme étant possible à tout instant.
3. De notre crainte que le réchauffement climatique ou que le gouvernement mondial armé de la bombe atomique conduise à la destruction de la Terre.

Donc l’Apocalypse parle toujours au moins de : 1. l’histoire ancienne, 2. l’avenir, 3. aujourd’hui.

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Les craintes du réchauffement climatique sont-elles alarmistes et fausses- compte tenu de la promesse de Dieu dans Genèse 8:22 ? [Erick]

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« Tant que la terre durera, semailles et moissons, froid et chaleur, été et hiver…. jamais ne cesseront ». Dans cette promesse de Dieu à Noé, qui assure que le déluge ne connaîtra pas de nouvelle édition, une note de la Traduction Oecuménique de la Bible, éditée voici plus de 30 ans, voyait l’assurance que le comportement pervers de l’homme ne saurait affecter la permanence des lois de la nature… Mais hélas, le contraire peut être constaté aujourd’hui !

Toutefois le péché de l’homme, sa frénésie de consommation et de possession avec les effets qui en résultent pour l’environnement n’anéantissent pas les promesses de Dieu. En réponse à la foi de Noé, Dieu a levé la malédiction qui pesait sur le sol depuis la chute (Genèse 3,17). Dans l’angoisse planétaire qui monte face au réchauffement climatique et toutes ses conséquences (dont la montée des eaux !), le rôle primordial des chrétiens est de rappeler deux choses : 1) l’amour de Dieu veille sur sa création. Cela fonde notre espérance et nous garde du fatalisme. Cette espérance, nous pouvons la nourrir activement en changeant notre propre manière de vivre, de consommer, de voyager, de nous chauffer… Elle ne saurait nous démobiliser, sur l’air de « tout finira par s’arranger, dormons tranquilles ». 2) Il nous faut aussi rappeler que ce monde présent passe, il est provisoire. La promesse de Dieu à Noé vaut « tant que la terre durera ». Nous avons à poser les signes d’une création nouvelle, ces nouveaux cieux et cette terre nouvelle où la justice habitera, c’est à dire la juste manière de vivre devant Dieu et les autres. Il ne nous est pas demander de bâtir ce qui sera l’oeuvre de Dieu. Tout au plus pouvons-nous la préparer, la saluer de loin, par exemple en adoptant un mode de vie plus respectueux des dons du Créateur…

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Face aux crises majeures qui seront la conséquence du réchauffement climatique- comment se positionner en tant que chrétiens ? Faut-il envisager une rupture de mode de vie radicale ? [Marion]

Vous en conviendrez, Marion, les chrétiens sont aussi des… terriens ! Notre avenir est donc étroitement lié à celui de notre environnement terrestre, comme pour tout être vivant, n’en déplaise à ceux qui pensent que la solution serait de coloniser la planète Mars… En outre, nous confessons que sa Création, le Seigneur l’a confiée aux hommes pour la cultiver et la garder, c’est à dire en prendre soin (Genèse ch.2, v.15). Nous ne pouvons donc pas nous soustraire à l’enjeu écologique sous prétexte que notre vraie patrie est le Royaume des cieux. Bien au contraire. Dans sa prière au Père pour nous, Jésus déclare : « je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les garder du Mal (ou : du Mauvais ») (Jean 17,15). En tant que chrétiens, nous n’avons pas une compétence particulière pour lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences. La Bible ne nous donne aucune recette technique à cet égard ! C’est avec les autres que nous pouvons réfléchir aux changements qu’il convient d’opérer dans nos modes de vie, à l’échelon individuel comme au niveau des choix de société. Mais nous pouvons nous en sentir encore plus responsables devant notre Dieu, et pas seulement devant les générations qui auront à subir les conséquences de nos insouciances et de nos gaspillages. Ou vis à vis de nos contemporains qui en souffrent déjà (victimes des aléas climatiques). Nous pouvons surtout apporter en tant que chrétiens une espérance., face à ce dérèglement climatique source de tant d’angoisse (ou de cynisme) autour de nous. Celle qui nous est donnée, par la résurrection de Jésus-Christ, d’une Création renouvelée, réconciliée avec Dieu, libérée du mal, du péché et de sa source : la convoitise et l’illusion d’être des dieux. Nous pouvons, sinon la bâtir, du moins en donner des signes, en devenir les témoins actifs, notamment en changeant nos habitudes néfastes de consommation, de transport, de gestion de nos déchets, etc. Bref, par une vie sobre. Et comme l’écrivait Paul, en apprenant à nous satisfaire de ce que nous avons, dans l’abondance ou dans la pénurie (Philippiens 4,11s).

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