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Est-il possible de croire en Dieu et en la science en même temps ?

De nombreuses personnes ne se réfèrent qu’à la science et en font un système de croyance, une quasi-religion pour leur vie et leur vision du monde. La science elle-même ne s’est jamais présentée comme une autorité incontestable, puisque la démarche scientifique implique une recherche de résultats toujours provisoires, en attendant que d’autres résultats confirment ou infirment les résultats précédents (Loi de Popper). La science est une démarche de remise en cause permanente de résultats sur la base d’observations continuellement renouvelées. Elle n’est pas un dogme intangible. Elle ne peut pas être une alternative ou une concurrence à la croyance en Dieu, car cette dernière se place sur le plan spirituel. La science ne doit donc pas être érigée en tant que religion ou spiritualité, ni faire l’objet d’un déni. Nous invitons tous les chrétiens à avoir une vision équilibrée de la science pour ce qu’elle est vraiment en ne tombant ni dans une extrême ni dans l’autre.
En conclusion, nous pensons qu’il n’y a pas de choix à faire entre la science climatique et Dieu, mais que chaque chrétien est invité à accepter les responsabilités qui lui ont été données par Dieu et également à prendre en compte les résultats scientifiques lorsqu’il y a un consensus fermement établi dans la communauté scientifique, comme c’est le cas pour la science climatique.

Source : Marc Roethlisberger et Steve Tanner, FAQ, Déclaration Urgence Climat Suisse.

La lutte contre le réchauffement climatique ne soutient-elle pas un projet politique de gauche ?
Photo de Aditya Joshi sur Unsplash

Le réchauffement climatique n’est ni de gauche, ni de droite. C’est une réalité physique et non pas une idéologie. En revanche, les mesures pour lutter contre ce réchauffement peuvent clairement avoir un positionnement politique. Jusqu’à aujourd’hui, c’est principalement la gauche qui s’est inquiétée du climat et qui a fait des propositions concrètes. Cela a donné l’impression que la cause climatique fait le lit de la gauche. Le vide laissé par la droite doit être comblé… par la droite ! C’est à elle de faire des propositions ambitieuses. Bon nombre de politiciens de droite se sont déjà mis au travail. Cela montre que le cliché « Je soutiens le climat donc je soutiens des idées de gauche » n’est pas fondé. Nous devons refuser les « packages idéologiques » dans lesquels nous sommes si souvent enfermés et qui paralysent l’action politique en faveur du climat.

Source : Marc Roethlisberger et Steve Tanner, FAQ, Déclaration Urgence Climat Suisse.

Dieu nous a dit de « remplir la terre et de la soumettre » et de « dominer » sur elle. La terre et ses créatures sont-elles simplement là pour notre usage et notre bon plaisir ?
Photo de Rahul Dey sur Unsplash

Cette mauvaise compréhension, souvent présente dans la pensée chrétienne occidentale, a entraîné des dommages incalculables, aussi bien à la planète qu’à la réputation de l’Evangile. La Bible est très claire : ce monde appartient à Dieu et non à nous (Psaume 24.1; 50.10-11). Elle a été créée en premier lieu pour Jésus (Colossiens 1.16). Nous avons l’autorisation de l’utiliser et d’en jouir en tant que gérants (Lévitique 25.23) et gardiens (Genèse 2.15), mais pas de manière insouciante, avide ou destructrice. Nous sommes redevables envers son propriétaire : Dieu. En fait, le terme utilisé pour «soumettre» dans Genèse 1 devrait être compris dans le sens de «gérer» ou de « mettre de l’ordre », et le verbe « dominer » suggère une domination qui reflète le règne doux et juste de Dieu. A la lumière de Jésus, qui est venu non pour être servi mais pour servir, notre comportement devrait être celui d’une « royauté servante ».

(question extraite du livre de Dave Bookless, Dieu, l’écologie et moi, Appendice 1, « les pourquoi ? de la planète »)

Il est inutile de faire quoi que ce soit. Quelle différence ça fait ?

De nombreuses personnes ont vécu dans le déni de la crise climatique pendant des années jusqu’à ce que tout à coup, il y ait une prise de conscience de la réalité. Toutefois, une partie de ces personnes sont tombées dans le défaitisme et le pessimisme : « Il est maintenant trop tard », « avec toutes les bêtises que l’homme a faites, c’est tant mieux s’il disparaît de la surface de la terre », « j’attends la fin, on ne peut de toute façon plus rien faire… », etc. Nous pensons que le défaitisme et le pessimisme ne sont pas des attitudes encouragées par Dieu. Différents héros de la Bible nous ont montré un courage extraordinaire, un optimisme rayonnant et une confiance en Dieu sans faille face à leurs défis. Jésus-Christ est venu nous apporter l’espérance, le salut et la joie dans une vie pleine de sa présence bienveillante. Dieu a un plan pour nous et pour le monde. Il nous a en même temps donné des responsabilités qui sont également valables pour le défi du climat.

Source : adapté de Marc Roethlisberger et Steve Tanner, FAQ, Déclaration Urgence Climat Suisse.

Quel rôle jouent les lobbies dans la désinformation sur le climat ?
Photo de Nijwam Swargiary sur Unsplash

Certaines personnes ou entreprises ont des intérêts dans des activités économiques très polluantes qui menacent l’équilibre du climat, comme les entreprises du pétrole en premier lieu. Le terrible tsunami de 2004 en Thaïlande avait été prévu très précisément par un scientifique thaïlandais plusieurs années auparavant [1]. Celui-ci avait proposé une série de mesures pour protéger la population et les bâtiments le long des côtes concernées. Le gouvernement a fait pression sur le scientifique afin qu’il se taise et il a reçu l’interdiction d’aller dans les zones côtières de son pays. En effet, le pays a voulu préserver l’industrie du tourisme en muselant un « scientifique alarmiste » au détriment de la sécurité de la population et des touristes eux-mêmes. Nous connaissons le résultat catastrophique de ce déni en constatant le nombre de morts et les dégâts considérables du tsunami de 2004.

Concernant le climat, une série d’enquête ont montré comment les lobbys pétroliers financent le lobbyisme politique et les think tank qui nient la science du climat, comme le Heartland Institute aux États-Unis. Ce dernier est l’un des think tanks américains les plus influents, en guerre constante depuis des décennies contre la science du climat. Ses rapports, dont certains sont disponibles sur le site internet, tentent de discréditer la science climatique par des prises de positions et des rapports pseudo-scientifiques diffusés dans le monde politique et économique, sur lequel ils ont une grande influence. Ils favorisent la diffusion de fake news sur le climat et financent des pseudo-scientifiques anti-climat. La page Wikipedia sur l’Institut Heatland donne de nombreuses références sur les enquêtes, et un aperçu de l’historique peu glorieux de ce lobby, qui a par exemple tenté de protéger l’industrie du tabac durant des décennies [2].

On constate que les débats sur le climat ne sont pas laissés au hasard et qu’ils ne sont pas non plus que des débats intellectuels entre scientifiques. Il s’agit d’un débat de société qui concerne tout le monde et qui est très influencé par des intérêts économiques puissants. Les débats liés au climat sont lourdement influencés par des intérêts économiques liés aux gains pétroliers, qui se défendent de manière organisée avec des financements très importants. Il existe de nombreux lobbys et think tanks influents et qui sont largement financés par des milieux économiques aux États-Unis et en Europe. C’est pourquoi nous devons donner de l’importance à une information objective et de qualité à ce sujet dans le public en général et dans nos églises en particulier.

Source : adapté de Marc Roethlisberger et Steve Tanner, FAQ, Déclaration Urgence Climat Suisse.

[1] Naomi Klein, Tout peut changer : Capitalisme et changement climatique [This Changes Everything: Capitalism vs. the Climate], Actes Sud, 2015, 640 p. (ISBN 978-2-330-04784-9).

[2] Voir: https://en.wikipedia.org/wiki/The_Heartland_Institute.