
Lorsqu’on parle de la menace de disparition des ours polaires en raison de la fonte des glaces de l’Arctique, qui elle-même est due au réchauffement climatique plus important que prévu, de nombreuses personnes ne se sentent pas concernées. En effet, en Europe nous n’avons pas d’ours polaires et ce problème leur paraît bien lointain et exotique. Or si les effets spectaculaires des événements extrêmes de la crise climatique surviennent pour l’instant souvent à l’étranger (ouragans, canicules et inondations), cela ne signifie pas que nous serons protégés à l’avenir, bien au contraire. L’augmentation des températures en Suisse, par exemple, est déjà le double de la moyenne mondiale (+2° au lieu des +1.1° mondiaux) et cela va continuer, car la Suisse ne bénéficie pas de l’effet régulateur des mers, et la fonte des neiges et des glaciers induira une augmentation plus importante de la chaleur dû au rayonnement solaire dans les Alpes. En effet, le rayonnement solaire sera de moins en moins reflété par les surfaces enneigées des Alpes, mais absorbé par les montagnes de couleur gris-brun, ce qui augmentera la température moyenne suisse d’autant plus. L’attitude « Ce n’est pas à moi de régler le problème » implique une déresponsabilisation de l’individu et ne correspond pas au mandat de Dieu qui a été attribué à l’homme, comme cela est développé dans les fondements théologiques de la déclaration.
adapté de Marc Roethlisberger et Steve Tanner, FAQ, Déclaration Urgence Climat Suisse.

Quelques chrétiens ont avancé qu’il était orgueilleux de croire que l’être humain pouvait influer sur le climat de notre planète, puisqu’il est sous le contrôle de Dieu. D’autres ont mis en cause la science qui fait un lien entre les émissions de carburants fossiles et le changement climatique mondial. Cette dernière question concerne la science, et je laisse à d’autres le soin de la traiter ; mais pour ce qui est de la façon dont l’être humain interagit avec la situation météorologique et le climat, la Bible apporte des réponses. L’Ancien Testament considère Dieu, l’humanité et le reste de la création comme étroitement liés, si bien que le péché des hommes affecte non seulement notre relation avec Dieu, mais aussi avec les autres créatures, avec la terre et son système, climat inclus. C’est ainsi que le péché d’Adam et Ève n’a pas comme seule conséquence leur séparation d’avec Dieu : la terre se met à produire des épines, et l’agriculture devient plus difficile (Genèse 3.17-19). De même, la Bible parle de la façon dont la terre « souffre » (Jérémie 12.14) et « pleure » (Osée 4.1-3) à cause du péché du peuple de Dieu ; la création « vomit » les habitants d’Israël l’infidèle (Lévitique 18.25-28), tandis qu’elle attend la rédemption. Bibliquement, le comportement des hommes affecte la terre entière, ce qui inclut le climat. En fait, ce n’est pas l’Écriture, mais l’idée propre à la philosophie des Lumières qui sépare l’être humain de la nature et nous fait penser que nous ne pouvons pas affecter le climat. Comme le fait remarquer Michael Northcott dans Une théologie politique du changement climatique(6), ce sont un Français et un Anglais – René Descartes et Francis Bacon – qui ont créé les fondements intellectuels d’une approche agnostique, décrivant la nature comme une machine inanimée dont Dieu et l’humanité sont séparés(7). Ceux qui nient que le comportement humain puisse affecter le climat ont besoin de passer plus de temps à lire la Bible.
(6) Michael S. Northcott, A Political Theology of Climate Change, Grand Rapids, Eerdmans, 2013
(7) « Être moderne, alors, c’est nier que la situation météorologique soit politique, ou que la politique influence le climat » (Michael S. Northcott, A Political Theology of Climate Change, p. 46).
(extrait de Dave Bookless, “Vers une théologie du changement climatique”, Évangile et changement climatique, édité par E. Hobbs, J.F. Mouhot, C. Walley, Je sème, Dossier Vivre n°40, 2017, p.15 et suivantes) [PDF disponible gratuitement ici]

Il est indéniable que ce sont les énergies fossiles qui ont été à l’origine du formidable progrès de notre civilisation durant ces derniers 150 ans. Cependant, elles ne sont pas éternelles ; le pétrole aura quasiment disparu en 2050 déjà. Il est dès lors primordial de développer d’autre sources d’énergie pour maintenir cette prospérité, sans quoi ce sera l’effondrement. (…) La transition énergétique n’est donc pas un luxe, bien au contraire : si nous ne sortons pas rapidement des énergies fossiles, nous mettons notre prospérité en péril.
Source : Adapté de Marc Roethlisberger et Steve Tanner, FAQ, Déclaration Urgence Climat Suisse.

Parce que nous sommes dans la détresse
L’heure est grave. Le dérèglement climatique causé par les activités humaines provoque déjà des souffrances considérables. D’un point de vue purement humain, il y a peu d’espoir pour l’avenir de notre climat. Pour de multiples raisons, il est extrêmement difficile pour ceux qui nous gouvernent de se mettre d’accord et de prendre les actions nécessaires pour réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.
Quand nous sommes dans une situation qui nous dépasse, il est normal et naturel d’appeler à l’aide. « Dans ma détresse, j’ai fait appel à l’Éternel, j’ai crié à mon Dieu; de son palais, il a entendu ma voix, mon cri est parvenu à ses oreilles » (Psaume 18.7)
Parce que Dieu est souverain
Quand on appelle à l’aide, il vaut mieux s’adresser à quelqu’un qui est en capacité d’agir. La Bible affirme que Christ soutient l’univers par sa parole puissante (Hébreux 1.3). La vie et le souffle nous viennent de lui ; cette terre lui appartient. Dieu peut changer le cœurs, son Esprit peut altérer le cours des discussions et les décisions prises. Le livre des Proverbes nous rappelle que « Le cœur du roi est un simple courant d’eau dans la main de l’Éternel : il l’oriente comme il le désire » (Proverbes 21.1)
Parce que Dieu agit à travers les prières de son peuple
Dieu n’a pas besoin de nos prières pour agir. Mais dans la Bible et dans l’histoire de l’Église, nous voyons que, très souvent, Dieu choisit d’agir à travers les prières de son peuple. Pensez à la libération de Pierre (Actes 12.5), ou, (dans l’histoire récente), à la chute du Mur de Berlin. Les facteurs politiques et sociaux qui ont amené aux évènements de 1989 sont évidemment complexes, mais je reste personnellement convaincue que Dieu avait suscité les prières de son peuple et qu’il avait agi en réponse à ces prières.
Dieu nous invite à faire partie de l’histoire qu’il est en train d’écrire ; par nos actions, certainement ; mais d’abord à travers nos prières.
Pourquoi passer à côté de ce privilège ?
Bonjour Frank,
Je suis tout à fait d’accord que nombreux sont ceux qui prenne le train en marche pour des raisons purement idéologiques. Mais la chose n’en est pas moins avérée.
Il existe des observations indubitables d’un réchauffement climatique (hause de la température globale, fontes des banquises et des glaciers, etc.).
Quelle en est la cause ?
En appliquant la conservation de l’énergie à la terre, on peut identifier les 3 facteurs qui peuvent en faire varier le climat :
- L’albedo, c’est à dire la quantité énergie solaire qui ne fait que rebondir » sur la terre sans la chauffer.
- L’irradiation solaire.
- La composition de l’atmosphère.
Les facteurs 1 et 2 sont à éliminer par les observations. Ils ont à peine varié depuis 100 ans. Reste le 3, dont, soit dit en passant, le principe remonte à Fourier au début au XIX siècle.
Et quand on regarde la composition de l’atmosphère, on voit qu’elle s’est fortement enrichie en CO2 et CH4 depuis le début de la révolution industrielle.
La physique en question n’a rien de nouveaux. Elle a plus de 100 ans. Je vous laisse ce graphe fait par Exxon (ci-dessous, ou figure 3, p.7 du pdf en lien), qu’on ne pourrait suspecter de sympathie écolo, en 1982.
Antoine Bret
P.S. vous pouvez retrouver d’autres éléments de réponse à ce lien.
